Une Déclaration des droits des
autochtones malgré le CanadaLe Canada a été dépeint jeudi comme un mauvais
joueur qui s'est associé à des pays peu respectueux
des droits de la personne afin de faire avorter
l'adoption, par les Nations unies, d'une Déclaration
des droits des peuples autochtones.Le Canada s'est allié à des pays comme la Russie et la Colombie dans sa tentative de faire avorter l'adoption de cette déclaration. Le vote sera tenu le 13 septembre.
Selon certains observateurs, l'adoption de cette déclaration viendrait contrecarrer les plans des conservateurs qui ont financé cette campagne visant à miner le projet, qui a pourtant reçu l'aval de l'ancien gouvernement libéral.
Cette déclaration établirait des normes universelles des droits des autochtones. Des groupes indigènes de plusieurs pays développés dénoncent les agissements des gouvernements de ces pays qui viennent brimer leurs droits et leurs acquis.
Selon les conservateurs, cette déclaration est floue, contient des failles et est ouverte à toutes sortes d'interprétations. Selon ce qu'on peut lire dans le site du ministère canadien des Affaires autochtones, elle «pourrait être utilisée pour soutenir des revendications territoriales sur des terres cédées légalement par des traités».
«Aucun gouvernement précédent n'a appuyé cette déclaration dans sa forme actuelle, a déclaré Ted Yeomans, le porte-parole du ministre des Affaires autochtones, Chuck Strahl. Le libellé est en conflit avec la Charte canadienne des droits et libertés, notre constitution, des décisions antérieures de la Cour suprême, de la Loi sur la Défense nationale et des orientations selon lesquelles nous négocions les traités.»
Pour le coordonnateur du Groupe des populations autochtones d'Afrique, Joseph Ole Simel, l'opposition marquée du Canada à cette déclaration est un crime contre les autochtones du monde et particulièrement ceux du Canada.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, somme quant à lui le gouvernement de se rallier.
«Les communautés autochtones d'ici et d'ailleurs ont des besoins criants, a-t-il déclaré par communiqué. Il est inacceptable de voir le gouvernement canadien s'entêter à leur refuser son soutien à l'adoption de la déclaration des Nations unies.»
Des documents obtenus par Amnistie internationale en vertu de la Loi sur l'accès à l'information démontrent que le gouvernement s'est opposé à cette déclaration malgré les avis émis par les autorités des Affaires étrangères, des Affaires autochtones et de la Défense.